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Le Bocage en Bretagne – un dossier de l’OEB à découvrir avant les Rencontres

A deux mois seulement des 6èmes Rencontres nationales arbres et haies champêtres, il est vivement conseillé de se plonger dans la lecture de l’excellent dossier publié par l’Observatoire de l’environnement en Bretagne, intitulé LE BOCAGE EN BRETAGNE (dossier n° 13 – publié en mai 2018).

Richement illustré et étayé de chiffres clefs issus de la bibliographie, ce dossier présente un état des lieux des bocages bretons et décrit leurs fonctions pour la biodiversité et sur la ressource en eau et des sols.

Il aborde ensuite les conséquences de la régression de cette trame bocagère (recul de 12% entre 1996 et 2008) notamment en termes de vulnérabilité des bassins versants aux inondations. Dans un dernier chapitre, le dossier détaille les différentes réponses qui permettront de préserver ce bocage en insistant notamment sur l’importance de redonner une valeur économique au bocage en s’appuyant sur des principes de gestion durable du bocage.

Le dossier Le Bocage en Bretagne a été rédigé par Emmanuelle Savelli, de l’OEB, avec l’appui de plusieurs collaborateurs parmi lesquels de nombreux intervenants que vous retrouverez lors des 6èmes Rencontres nationales arbres et haies champêtres.

L’observatoire de l’environnement en Bretagne

Les problématiques environnementales sont nombreuses et les enjeux associés parfois très importants, qu’ils soient environnementaux, économiques ou sociaux. Du citoyen au décideur public ou privé, tout le monde est concerné et amené à faire des choix ayant un impact sur la qualité de notre environnement.

La raison d’être de l’observatoire de l’environnement en Bretagne est de permettre à chacun de trouver les renseignements qu’il recherche sur l’environnement en Bretagne, afin de développer ses connaissances et d’être aidé dans ses prises de décisions.

Cette mission a été confiée à l’OEB par l’État et le conseil régional de Bretagne, membres créateurs du groupement d’intérêt public.

Lancement du concours des pratiques d’agroforesterie (2018-2019)

Le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA) et l’Afac-Agroforesteries organisent, entre l’été 2018 et février 2019, le concours des pratiques d’agroforesterie, avec le soutien financier de la Fondation Yves Rocher et du groupe Accor Hôtel, et en lien avec REUNIR-AF, réseau national pour l’agroforesterie.

Destiné à mettre en valeur le savoir-faire des agroforestiers, ou agriculteurs possédant au moins une parcelle d’agroforesterie (sous toutes ses formes : « tous systèmes de production associant l’arbre à l’agriculture », donc y compris les haies), ce concours a pour but de valoriser l’écosystème issu de cette association en termes économiques, sociaux et environnementaux.

Il pourra concerner des réalisations agroforestières « récentes » (définies comme ayant été mises en place par l’agriculteur candidat) ou « anciennes » (mises en place avant l’intervention de l’agriculteur candidat). Tous les secteurs d’activité (cultures pérennes, horticulture, maraîchage, grandes cultures, élevage,…) sont potentiellement intéressés.

Ce concours se déroule en deux étapes : une pré-sélection régionale, orchestrée par les animateurs des pilotes régions retenues pour cette 1ère édition, puis un jury national, pour une remise des prix à Paris en février 2019. La 1ère étape se déroule jusqu’en octobre 2018, pour la collecte des candidatures, puis novembre et décembre pour 2018 les visites de parcelles par le jury régional. Une grille unique sera utilisée pour l’évaluation des candidatures.

La première édition de ce concours des pratiques d’agroforesterie peut être considérée comme étant une expérimentation, en vue d’élargissements ultérieurs et d’un déploiement à toutes les régions.
 

Un concours aux multiples objectifs :

1 – PROMOUVOIR LES PRATIQUES AGROFORESTIÈRES

Le concours sera une reconnaissance collective et individuelle des pratiques agroforestières des agriculteurs, souvent en lien avec la reconnaissance de la qualité des produits de terroir. Le concours permettra de communiquer auprès d’un large public (agriculteurs, habitants, élus) sur l’importance de l’agroforesterie, sur son intérêt écologique pour les milieux agricoles, et sur la contribution des agriculteurs à la préservation de la biodiversité, des paysages et à la fourniture de services écosystémiques.

2 – AMÉLIORER LA CONNAISSANCE

La méthode de notation incitera les jurys régionaux et nationaux à décrire finement les propriétés des systèmes agroforestiers considérés (plan de gestion, choix des interventions, productivité, etc.). Cela supposera d’avoir fait en amont un travail très enrichissant et inédit de définition d’un référentiel national d’évaluation de la performance des systèmes agroforestiers.

3 – CRÉER DU DIALOGUE ET UNE ÉMULATION DANS LES TERRITOIRES

Ce concours sera un levier pour soutenir l’animation sur l’agroforesterie dans les territoires. L’organisation du concours sur le terrain permettra de créer un dialogue constructif autour des pratiques agroforestières, en s’ouvrant à d’autres regards. Le concours engagera les agriculteurs et leurs partenaires dans des discussions permettant de conforter ou de faire évoluer leurs perceptions de l’arbre dans leurs systèmes de production. Il favorisera ainsi l’appropriation des principes de gestion durable de l’arbre hors forêt.

Pour plus de renseignements, contacter :

1 Pour le comité exécutif du concours :

2 Pour les animateurs en région du concours :

Formation VIVEA sur le verger-maraicher par l’Association Drômoise d’Agroforesterie, du 9 au 11 octobre 2018

L’Association Drômoise d’Agroforesterie organise du 09 au 11 octobre 2018 une formation VIVEA sur le verger-maraicher et sur la gestion de la production de fruits en agroforesterie (télécharger le programme de la formation – PDF – 966ko)

Concevoir et aménager son projet de verger-maraicher, conduite des arbres et gestion de la production fruitière en agriculture biologique

avec

Jean-Luc Petit formateur du Centre de Formation “Le Chant des Arbres”

et André Sieffert, ex-maraicher et agronome spécialisé en agroforesterie

Objectifs :

  • Mettre en œuvre une approche globale de la ferme et définir les paramètres pour le calibrage de son verger-maraîcher en conciliant économie et écologie
  • Concevoir son verger-maraicher et gérer l’organisation spatiale et temporelle des productions.
  • Pouvoir planifier l’organisation économique et estimer la charge de travail des productions
  • Savoir choisir la conduite de son verger à noyaux et à pépins

La formation est prise en charge par le VIVEA pour les agriculteurs et les personnes en parcours d’installation. L’inscription se fait en envoyant le bulletin d’inscription qui est joint au programme.

Contact :

Antoine MORINAY-CALMON

Coordinateur Association Drômoise d’agroforesterie

Tél: 06 81 29 10 53 – Mail: antoine.morinay@adaf26.org

www.adaf26.org – 135 rue du commandant Chaix, Le Quai – 26160 Pont-de-Barret

 

 

Le CFPPA de l’Aube recrute pour sa spécialisation Technicien Conseil en Agroforesterie (SIL TCA)

Sur la proposition d’Elise François du CFPPA de l’Aube, nous avons le plaisir de vous transmettre cette annonce :

Pour la quatrième année consécutive, le CFPPA de l’Aube propose une « Spécialisation d’Initiative Locale Technicien Conseil en Agroforesterie »« Spécialisation d’Initiative Locale Technicien Conseil en Agroforesterie ». Venez découvrir un système de production alternatif associant agriculture et arbres sur une même parcelle.

 

D’une durée de 8 mois, la SIL TCA s’adresse à toute personne justifiant d’un diplôme de niveau 3 (Bac+2) ou d’une expérience professionnelle. Les nombreuses visites de terrain ainsi que les cours en salle vous permettront d’acquérir les compétences nécessaires pour devenir un professionnel de l’agroforesterie. 

Possibilités de financements au cas par cas (financement Régional Grand Est, demandeur d’emploi, congé individuel de formation…). Recrutement en cours pour la prochaine session 2018.
 

Contact :

Elise François, CFPPA de l’Aube : silagroforesterie@gmail.com – 03 25 43 75 73.

12 et 13 septembre 2018 – 4èmes Rencontres des agroforesteries tempérées

Aujourd’hui, la question n’est pas tant de savoir s’il faut (ré)concilier les arbres, les cultures et l’élevage mais sous quelle forme, où, avec quels modes de gestion des interactions entre les cultures et/ou les animaux, les arbres, le sol, les bioagresseurs… et les humains.

Au cours des sept dernières années, près de 50 travaux de recherches en agroforesterie ont été soutenus par la Fondation de France, dans des domaines variés (sol, lutte biologique et biodiversité, aménagement spatial, etc.), avec une approche de plus en plus interdisciplinaire intégrant notamment les sciences sociales.

Pour partager ces recherches, favoriser les échanges et les collaborations entre scientifiques et professionnels, la Fondation de France organise pour la quatrième année les Rencontres des agroforesteries, en partenariat avec la SCOP AGROOF. Cette 4ème édition sera orientée sur le thème « Agroforesteries et élevage ». Deux jours d’échanges, pour faire le point des travaux de recherche, identifier de nouvelles pistes, mais aussi explorer les solutions concrètes testées autant par des agriculteurs que par des expérimentations.

Cette 4ème édition est organisée en partenariat avec l’INRA Nouvelle-Aquitaine-Poitiers et l’association Prom’Haies en Nouvelle Aquitaine.
 

Programme

Mercredi 12 septembre : présentation des travaux de recherche et thèses avec des scientifiques et praticiens, puis visites de parcelles chez les agriculteurs.

Jeudi 13 septembre : présentation des travaux de recherche et thèses avec des scientifiques et praticiens, puis visites sur le site du centre INRA de Lusignan pour évoquer, entre autres, les expérimentations menées en collaboration avec AGROOP et Prom’Haies.

Table ronde sur le bocage à Rennes en 1976, retour en image…

Avec l’aimable autorisation de Solagro, nous reproduisons ci-dessous un article paru dernièrement sur Osaé, “Plateforme d’échanges pour la mise en pratique de l’agroécologie “  article qui revient sur un colloque resté dans toutes les mémoires et organisé en juillet 1976 sur le thème “Les bocages, histoire, écologie, économie”. Alors que les 6èmes Rencontres nationales arbres et haies champêtres rassembleront 500 participants sur ce même thème en Bretagne du 21 au 23 novembre 2018 à Lannion, il est intéressant de se replonger dans ce colloque inédit.

 

En juillet 1976, l’INRA, le CNRS et l’université de Rennes organisaient un colloque sur le bocage pour faire le point sur les recherches engagées depuis déjà quelques années concernant l’écologie et l’économie de ce paysage agraire typique du grand ouest, mais pas seulement. Cela fait déjà 42 ans et ces travaux restent toujours d’actualité d’autant qu’un tel programme concerté et pluridisciplinaire n’a pas vu le jour depuis.
 

Depuis 1976, et même avant, le bocage n’a fait que reculer et l’agriculture s’intensifier, et les impacts prévus à l’époque se mesurent aujourd’hui.
 

Le bocage possède avant tout des fonctions hydrauliques de lutte contre l’érosion et l’écrêtement des crues. Ainsi, Philippe Mérot avait comparé un bassin versant bocager et un bassin versant ouvert. Résultats, les débits maximum des crues sont 2,1 fois plus élevés en milieu ouvert qu’en milieu bocager et le volume des crues 1,7 fois plus important. Cela est dû à une réduction du ruissellement et à un stockage plus important de l’eau dans le bocage.
 

  • Pihon a estimé dans les parcelles de maïs ensilage que la sédimentation en amont du talus correspond à 25 t/ha/an. Le talus interceptait ainsi plus de 70 % de l’érosion (9 t/ha/an de terres seraient exportées de la parcelle). Mais pour autant, le champ n’en est pas moins érodé. En moyenne, sur la station Rennes Saint-Jacques, une année sur 10 est considérée comme une pluie de forte intensité pouvant entrainer une érosion de plus de 100 t/ha.
     
  • Jacques Mesquida a estimé que les rendements en miel étaient de 27 % supérieur en zone bocagères qu’en zone arrasée (18,2kg par ruche contre 14,3kg).

 

  • Constant, Eybert et Maheo ont estimé que le nombre d’espèce de passereaux, entre une zone bocagère et une zone ouverte, passait de 40 espèces à 23 et la densité pour 10 ha de 99 à 35 (13 espèces disparaissant complètement).

 

  • Jean-Patrick Le Duc a, quant à lui, montré que la densité de chouette hulotte chutait fortement quand la maille des parcelles dépassait 5,8 ha.

 

  • Concernant les reptiles se met rêver quand Marie-Charlotte Saint-Girons et Dupuy estimaient que dans les cas les plus favorables, 100 mètres de talus pouvaient abriter des populations adultes d’une quinzaine de lézards verts, d’une dizaine de couleuvres à collier et d’une trentaine de vipères.
     

Autre intérêt du bocage : la lutte biologique ; ainsi, Kory a montré sur une étude longue durée (1965 – 1973) que la mortalité des doryphores était plus élevée dans les zones voisines de haies du fait de la grande abondance de différents prédateurs. Le taux de destruction des œufs de doryphores est presque 2 fois plus élevé au voisinage des haies quand dans les champs ouverts.
 

En résumé, l’effondrement de la biodiversité observé aujourd’hui en 2018, notamment chez les oiseaux, les reptiles et les abeilles, avait déjà été diagnostiqué en 1976. Si à cette époque, on ne parlait pas encore de changement climatique et de stockage de carbone, on mesurait déjà l’intérêt des haies pour réguler l’écoulement des eaux ou maintenir une haute valeur naturelle.
 

Pour ceux qui doutent encore de l’intérêt structurel et systémique de la haie, on ne peut que leur conseiller de lire les 586 pages de ce colloque inédit auquel avait participé 140 chercheurs : « Les bocages, histoire, écologie, économie  : Table ronde, C.N.R.S., “Aspects physiques, biologiques et humains des écosystèmes bocagers des régions tempérées humides”, I.N.R.A., E.N.S.A. et Université de Rennes, 5, 6 et 7 juillet 1976»